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RUPTURE/Fracture

3 mai 2022

La photographie sera éternellement mon authentique moyen d’expression. C’est incontestable.
 
Cette nuit, j’entamerai la dernière année qui m’attache encore à cette trentaine que j’aurais tant aimé, et m’aura tant appris. Dès demain, je serai sur la dernière ligne droite avant d’attaquer (avec peu d’enthousiasme pour le moment je dois le dire) ce qui est, à en croire les plus anciens, la plus belle décennie de notre vie. Être quadra offrirait la possibilité de se libérer d'un tas de soucis du quotidien, et on serait plus épanouie au lit ! Youhou !
 
Me voilà donc aujourd’hui avec l’envie de m’exprimer, de partager avec vous. Pourtant, je n’ai rien à vous montrer. Rien de nouveau. Si je n’ai rien photographié depuis plusieurs mois, ce n’est pas par volonté, ni par manque d’envie ou encore par oublie.
Si je l’ai aimé jusqu’ici, la fin de ma trentième décennie m’aura pourtant apporté son lot de soucis quotidien. Une rupture amoureuse il y a quelques mois, une fracture douloureuse aujourd’hui.
 
“Il n’y a pas de hasard“ dit-on. Voilà une phrase que je m’amuse à (me) répéter à longueur de temps. J’y crois, beaucoup. Si ce hasard n’existe pas, alors que me disent ces épreuves ?
 
De son côté, la rupture amoureuse m’aura appris qu’il est possible de se dire au revoir avec gratitude, en se remerciant chacun l’autre d’avoir joué un rôle important dans sa vie, d’avoir partagé la joie, le plaisir et les beaux moments. Et pour l’après, de me remémorer que j’ai savouré l’amour véritable, inconditionnel, qui n’attend rien, qui n’exige rien. Et de m’y ouvrir à nouveau.

 

La fracture quant à elle, celle du péroné pour être exacte et la luxation de la cheville, furent douloureuses. Cependant, elles ont bien leurs jolis rôles dans le “Il n’y a pas de hasard“. Si l’on en croit un certain Jacques Martel dans son “Grand dictionnaire des malaises et des maladies“, la fracture indique un conflit intérieur profond dans lequel il est impossible de continuer, et qu’un changement s’impose. Elle avertit de la difficulté que l’on a à se séparer de son passé.
Après presque trois mois d'immobilité, je crois que la fracture et par conséquent la convalescence, permettent de jouer, avec comme partenaire de jeu le présent, ce rôle de l’auto-observateur. En acceptant ce rôle, on observe petit à petit ce qui dérange. L’immobilité et l’introspection permettent alors de se retrouver, de retrouver une liberté intérieure, amenant là aussi petit à petit, avec patience, à la liberté du mouvement.
 
Merci, mais pas au hasard donc, pour ces soucis du quotidien. Merci, car pendant un long moment, j’ai oublié que contempler autour de soi est important, mais aussi que s’observer l’est tout autant.
 
J’ai, par obligation, ralenti mon rythme. Dans ce retour à soi, cela m’a autorisé à prendre conscience que la photographie sera éternellement mon authentique moyen d’expression. C’est incontestable.
 
Je le sais d’autant plus aujourd’hui, car elle me manque éperdument. 
 
P.S : J’ai finalement quelque chose de nouveau à montrer… mon pied, et le jardin de ma convalescence. 

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